
Avec ses petites fleurs blanches qui apparaissent en grappes à la fin de l’été et ses grandes feuilles vertes, la Renouée du Japon semble inoffensive. Et pourtant, sous son masque se cache une redoutable prédatrice, un samouraï sans pitié qui sème la désolation sur son passage, ne laissant aucune chance aux plantes adverses souhaitant barrer son chemin. Véritable fléau, cette plante asiatique introduite en Europe au XIXème siècle comme plante ornementale des jardins, a depuis quitté les carrés verts engazonnés pour se faire la malle en pleine nature et conquérir le monde.
A la manière de l’ambroisie, elle se développe sur les terrains remaniés par la main de l’homme. Elle aime les sols ensoleillés et humides propices à son épanouissement. Elle a pris racine sur les bords des routes, voies ferrées et cours d’eau. Les déplacements de terres infestées par ses racines - ou par un simple fragments de tige - et les crues assurent sa propagation sur les berges, réduisant ainsi leur biodiversité et augmentant leur vulnérabilité à l’érosion.
Une plante très coriace
Pour se débarrasser de l’intrus classé sur la liste noire des espèces invasives, le SMAGGA lance au printemps 2009 sa campagne annuelle d’éradication de cette plante exotique. Et le travail est colossal. Sur certaines communes, elle a colonisé des centaines de mètres de berges. Il fallait agir de toute urgence. Frédéric Margotat, technicien de rivière, pilote les manœuvres sur le terrain : « la Renouée du Japon est une plante très coriace qui peut pousser jusqu’à cinq centimètres par jour. Ses racines descendent jusqu’à deux mètres sous terre ! S’en débarrasser totalement parait illusoire. Nous préférons concentrer nos efforts sur les parties peu infestées ou encore vierges afin d’éviter sa propagation et protéger la végétation autochtone». Soucieux de l’environnement, le SMAGGA s’interdit d’utiliser des produits chimiques non sélectifs et irrespectueux de la rivière, milieu aquatique sensible. Dès lors, l’arrachage se fait à la main, grâce aux interventions des Brigades de rivière. Ils sont six à effectuer ce travail de fourmis. La méthode ? Une fauche et un arrachage systématique des rhizomes pendants trois années consécutives, puis une plantation d’espèces autochtones pour la concurrencer*. Mais la partie est loin d’être gagnée.
La lutte continue
Dans son journal n°3 daté de mars 2007, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée & Corse ** annonce le succès d’un essai d’éradication de la plante avec un traitement mécanique réalisé en 2005-2006 au bord de l’Ain. Proposé par Mireille Boyer du bureau d’études « Concept cours d’eau », le procédé consiste à « s’attaquer directement à la seule partie vivace et reproductible de cette herbacée géante, les rhizomes, tiges souterraines s’étendant dans le sol. Pour ce faire, il a été fait appel à un outil développé dans le BTP, le godet-cribleur-concasseur. Après son passage, les alluvions contaminées n’ont donné aucune repousse de Renouée du Japon, la totalité des rhizomes concassés ayant dépéri», indique la revue spécialisée. Jusqu’à présent, beaucoup de techniques ont été testées pour tenter d’éradiquer la plante. En vain. Celle présentée ci-dessus donne de bons espoirs, mais d’autres essais sont encore nécessaires avant de crier victoire. En attendant, la lutte continue.
* Résultat d’une étude scientifique menée par la CATER (Cellule d’Assistance Technique à l’Entretien des Rivières) pour le compte du Département du Rhône de 2004 à 2007).
** Etablissement public de l'État au service de l'eau et des milieux aquatiques sur le bassin versant français de la Méditerranée
Comment l’identifier ?
- Grandes feuilles caduques en forme de cœur
- Fleurs blanches minuscules en grappes d’environ 10 cm. Floraison d’août à octobre
- 3 mètres à taille adulte
- Tiges rougeâtres
- Système racinaire constitué de rhizomes d’environ 10 m de longueur sur 1 à 2 mètres de profondeur
Comment essayer de la supprimer ?
PIEDS JEUNES
Creuser, et enlever tout le rhizome avant qu’il ne descende trop profondément dans la terre.
PIEDS DE PLUS D’UN AN
Faucher et arracher les rhizomes pendant trois ans.
Planter des espèces autochtones (saule, aulne) pour la concurrencer.
QUELQUES CONSEILS POUR EMPECHER L’INVASION
- Nettoyer les roues et godets des engins travaillant sur des parcelles infestées.
- Une fois arrachée, stocker la Renouée dans un container ou dans des sacs jusqu’à son dessèchement pour éviter sa dispersion dans la nature.
A la manière de l’ambroisie, elle se développe sur les terrains remaniés par la main de l’homme. Elle aime les sols ensoleillés et humides propices à son épanouissement. Elle a pris racine sur les bords des routes, voies ferrées et cours d’eau. Les déplacements de terres infestées par ses racines - ou par un simple fragments de tige - et les crues assurent sa propagation sur les berges, réduisant ainsi leur biodiversité et augmentant leur vulnérabilité à l’érosion.
Une plante très coriace
Pour se débarrasser de l’intrus classé sur la liste noire des espèces invasives, le SMAGGA lance au printemps 2009 sa campagne annuelle d’éradication de cette plante exotique. Et le travail est colossal. Sur certaines communes, elle a colonisé des centaines de mètres de berges. Il fallait agir de toute urgence. Frédéric Margotat, technicien de rivière, pilote les manœuvres sur le terrain : « la Renouée du Japon est une plante très coriace qui peut pousser jusqu’à cinq centimètres par jour. Ses racines descendent jusqu’à deux mètres sous terre ! S’en débarrasser totalement parait illusoire. Nous préférons concentrer nos efforts sur les parties peu infestées ou encore vierges afin d’éviter sa propagation et protéger la végétation autochtone». Soucieux de l’environnement, le SMAGGA s’interdit d’utiliser des produits chimiques non sélectifs et irrespectueux de la rivière, milieu aquatique sensible. Dès lors, l’arrachage se fait à la main, grâce aux interventions des Brigades de rivière. Ils sont six à effectuer ce travail de fourmis. La méthode ? Une fauche et un arrachage systématique des rhizomes pendants trois années consécutives, puis une plantation d’espèces autochtones pour la concurrencer*. Mais la partie est loin d’être gagnée.
La lutte continue
Dans son journal n°3 daté de mars 2007, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée & Corse ** annonce le succès d’un essai d’éradication de la plante avec un traitement mécanique réalisé en 2005-2006 au bord de l’Ain. Proposé par Mireille Boyer du bureau d’études « Concept cours d’eau », le procédé consiste à « s’attaquer directement à la seule partie vivace et reproductible de cette herbacée géante, les rhizomes, tiges souterraines s’étendant dans le sol. Pour ce faire, il a été fait appel à un outil développé dans le BTP, le godet-cribleur-concasseur. Après son passage, les alluvions contaminées n’ont donné aucune repousse de Renouée du Japon, la totalité des rhizomes concassés ayant dépéri», indique la revue spécialisée. Jusqu’à présent, beaucoup de techniques ont été testées pour tenter d’éradiquer la plante. En vain. Celle présentée ci-dessus donne de bons espoirs, mais d’autres essais sont encore nécessaires avant de crier victoire. En attendant, la lutte continue.
* Résultat d’une étude scientifique menée par la CATER (Cellule d’Assistance Technique à l’Entretien des Rivières) pour le compte du Département du Rhône de 2004 à 2007).
** Etablissement public de l'État au service de l'eau et des milieux aquatiques sur le bassin versant français de la Méditerranée
Comment l’identifier ?
- Grandes feuilles caduques en forme de cœur
- Fleurs blanches minuscules en grappes d’environ 10 cm. Floraison d’août à octobre
- 3 mètres à taille adulte
- Tiges rougeâtres
- Système racinaire constitué de rhizomes d’environ 10 m de longueur sur 1 à 2 mètres de profondeur
Comment essayer de la supprimer ?
PIEDS JEUNES
Creuser, et enlever tout le rhizome avant qu’il ne descende trop profondément dans la terre.
PIEDS DE PLUS D’UN AN
Faucher et arracher les rhizomes pendant trois ans.
Planter des espèces autochtones (saule, aulne) pour la concurrencer.
QUELQUES CONSEILS POUR EMPECHER L’INVASION
- Nettoyer les roues et godets des engins travaillant sur des parcelles infestées.
- Une fois arrachée, stocker la Renouée dans un container ou dans des sacs jusqu’à son dessèchement pour éviter sa dispersion dans la nature.