Lutter contre les ravageurs dans les vergers bio



Mardi 6 juin, un après-midi « bout de champs » était organisé dans deux vergers du territoire du bassin versant du Garon. Une vingtaine d’arboriculteurs biologiques et conventionnels étaient présents pour échanger leurs expériences sur les façons d’améliorer leur production tout en se passant de pesticides et en préservant la ressource en eau.

Ce rendez-vous technique organisé par L’Association Rhône Loire pour le développement de l’agriculture biologique (ARDAB) s’inscrit dans une opération appelée « Bio et eau », portée par le SMAGGA à laquelle est associée la Chambre d’Agriculture du Rhône.

Cultiver bio, c’est protéger la nappe phréatique

Un diffuseur de phéromones permet de stopper la reproduction des insectes ravageurs.
Un diffuseur de phéromones permet de stopper la reproduction des insectes ravageurs.
« La nappe du Garon permet d’alimenter près de 90 000 personnes. A ce jour, elle peut être exploitée pour l’eau potable sans traitements. Nous menons ce type d’action de sensibilisation afin de préserver la ressource en eau, car une action de dépollution coûterait 10 à 15 fois plus chère que des actions de prévention », souligne Frédéric Augier, animateur qualité de l’eau du SMAGGA.

Les arboriculteurs présents sont venus chercher des solutions pour lutter efficacement contre les ravageurs - papillons, champignons, pucerons - tout en se passant de l’utilisation de produits chimiques (insecticides, herbicides…) qui, lors de fortes pluies, peuvent se retrouver dans les rivières.


Lutter contre les insectes ravageurs…

La pose de filet est un moyen efficace pour protéger le verger des attaques d'insectes.
La pose de filet est un moyen efficace pour protéger le verger des attaques d'insectes.
Parmi ces ravageurs : le papillon carpocapse. Ses larves creusent des galeries dans le fruit qui mûri ensuite prématurément et fini par tomber. Pour s’en prémunir, les arboriculteurs utilisent contre lui des phéromones qui vont créer une confusion sexuelle et l’empêcher de se reproduire. D’autres moyens sont également utilisés, comme les filets qui englobent et protègent les rangs d’arbres fruitiers contre les pontes d’œufs ou de larves.

Autre point évoqué, le puceron lanigère qui doit être traité avant que la colonie ne devienne trop importante. Ce traitement peut s’effectuer par l’introduction de larves de coccinelle qui restent les meilleurs prédateurs, ou de l’Aphelinus, un parasite naturel qui limite la multiplication du puceron.

… et contre les champignons

La larve de coccinelle consomme une centaine de pucerons par jour.
La larve de coccinelle consomme une centaine de pucerons par jour.
Autre ennemi de l’arboriculteur : la tavelure. Pour se préserver de ce champignon qui produit des taches brunes sur les fruits, le plus efficace est de choisir des variétés naturellement résistantes à ce ravageur. Sur un verger existant, espacer la plantation des arbres, ou encore effectuer une taille privilégiant une bonne aération facilitant un séchage rapide après la pluie, permettent de limiter l’attaque de la tavelure. L’utilisation d’une bouillie sulfocalcique, appelée aussi bouillie nantaise, peut s’avérer efficace pour un traitement curatif, celle-ci bloquant la germination des spores.

Face à la multitude de maladies et de ravageurs, ces échanges auront permis d’apporter les témoignages des uns et des autres, de présenter des stratégies de lutte qui fonctionnent et de repartir avec des solutions.


La coccinelle veille au grain sur cette belle pêche.
La coccinelle veille au grain sur cette belle pêche.

Vendredi 15 Juin 2018