
"Sous les tunnels de framboises, l'introduction d'un prédateur naturel a permis de diviser de moitié les fruits infectés par la mouche asiatique", souligne Julien Vendeville de la société Biobest.
Inventoriée en France en 2008, Drosophila Suzukii inquiète les producteurs de fruits des coteaux et Monts du Lyonnais. Et pour cause, cette mouche microscopique venue d’Asie est capable de ravager un verger en quelques jours. Pour cela, la femelle transperce la peau des fruits en cours de maturité pour pondre jusqu’à 600 œufs. Cerises, fraises, framboises, mûres, cassis, myrtilles, abricots, pêches, mais aussi figues, tomates, raisins… plantes sauvages, rien ne lui résiste.
Lancement d'un programme d’essais développant des méthodes alternatives pour lutter contra la mouche asiatique
« Identifié en 2016, l’insecte ravageur a contaminé environ 180 hectares de vergers de cerisiers de nos adhérents. Ceux-ci ne pourront pas supporter ces pertes pendant plusieurs années consécutives. Nous avons le devoir de ne pas les laisser dans le désarroi », insiste Philippe Massardier, Directeur technique de la SICOLY. Soucieuse de préserver les débouchés économiques de ses 120 adhérents, la coopérative agricole s’est lancée dans un programme d’essais visant à développer des méthodes alternatives pour lutter contre Drosophila Suzukii. Pour cela depuis quelques années, elle s’est rapprochée de la société Biobest. La SICOLY, grâce à ses producteurs, proposant des parcelles à risque d’infectation par la mouche asiatique, Biobest se chargeant d’effectuer des tests grandeur nature chez des arboriculteurs volontaires cultivant framboises et autres fruits rouges.
Le SMAGGA s'associe à la SICOLY
En contact avec la SICOLY (Coopérative agricole des Coteaux et Monts du Lyonnais, chargée d’assurer la commercialisation de la production fruitière de ses adhérents), le SMAGGA (Syndicat intercommunal en charge de la gestion du bassin versant du Garon) s’est associé à cette démarche en apportant un soutien financier à la mise en place de ces essais. « La SICOLY et le SMAGGA ont un objectif commun, à savoir maintenir l’agriculture sur le territoire du bassin versant tout en préservant la qualité de notre environnement. Travailler ensemble est un symbole fort », ont indiqué de conserve Patrick Reynard et Paul Minssieux, présidents de leur structure respective, lors d’une visite dans les locaux de la coopérative jeudi 1er septembre 2016. « Lorsque la SICOLY nous a proposé de participer à ce projet, nous n’avons pas hésité une seconde car ces tests contribuent à préserver la qualité de l’eau de nos rivières en utilisant des méthodes alternatives aux pesticides et aussi parce qu’ils se traduisent concrètement en apportant des financements – 2500 euros d’aides pour un coût global de 13 000 euros - à des actions menées sur le terrain, sur les exploitations de notre territoire », poursuit le Président du SMAGGA.
Une micro-guêpe pour combattre la mouche
Les essais menés par Biobest ont débuté en 2015 et se sont prolongés en 2016. Ceux-ci ont consisté à introduire dans des parcelles plein champ (cerises et myrtilles), ainsi que dans des serres (framboises) des insectes parasites ayant la capacité de réguler les colonies de mouches asiatiques, comme chez Cédric Brosse arboriculteur à Soucieu-en-Jarrest. « La micro-guêpe Trichopria s’attaque à la pupe (stade intermédiaire entre l’asticot et la mouche adulte) de Drosophila Suzukii. Ce parasitoïde permet de réduire la prolifération de l’insecte. Sous les tunnels de framboises, son introduction en 2015 a permis de réduire de moitié les fruits infectés », précise Julien Vendeville, responsable de la recherche et du développement chez Biobest. « Nous poursuivons ces essais en 2016 afin de mieux définir si l’augmentation de la population de micro guêpes permet réellement de réguler Drosophila Suzukii », poursuit-il.
Poursuite des tests en 2017
A l’échelle locale comme à l’échelle internationale, la communauté scientifique se mobilise. En 8 ans, les connaissances sur l’insecte ont énormément progressé. « Nous testons déjà concrètement plusieurs méthodes de lutte dont le piégeage massif des individus, l’introduction d’insectes parasitoïdes, mais aussi la pose de filets sur les serres. A terme une voie de lutte possible pourrait être de lâcher des individus capables de perturber la descendance des populations… Associer toutes ces différentes méthodes de lutte est une piste qui pourrait donner des résultats, il y a urgence… », souligne Philippe Massardier.
Solidaire des agriculteurs, le SMAGGA souhaite prolonger son partenariat avec la SICOLY en 2017 afin de poursuivre les campagnes de tests qui permettront de développer des nouvelles techniques à la fois efficaces et respectueuses de l’environnement.
Financement des actions "animation du volet de réduction des pollutions agricoles" :
- Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse : 9 000 €
- Région Auvergne Rhône-Alpes : 5 400 €
Lancement d'un programme d’essais développant des méthodes alternatives pour lutter contra la mouche asiatique
« Identifié en 2016, l’insecte ravageur a contaminé environ 180 hectares de vergers de cerisiers de nos adhérents. Ceux-ci ne pourront pas supporter ces pertes pendant plusieurs années consécutives. Nous avons le devoir de ne pas les laisser dans le désarroi », insiste Philippe Massardier, Directeur technique de la SICOLY. Soucieuse de préserver les débouchés économiques de ses 120 adhérents, la coopérative agricole s’est lancée dans un programme d’essais visant à développer des méthodes alternatives pour lutter contre Drosophila Suzukii. Pour cela depuis quelques années, elle s’est rapprochée de la société Biobest. La SICOLY, grâce à ses producteurs, proposant des parcelles à risque d’infectation par la mouche asiatique, Biobest se chargeant d’effectuer des tests grandeur nature chez des arboriculteurs volontaires cultivant framboises et autres fruits rouges.
Le SMAGGA s'associe à la SICOLY
En contact avec la SICOLY (Coopérative agricole des Coteaux et Monts du Lyonnais, chargée d’assurer la commercialisation de la production fruitière de ses adhérents), le SMAGGA (Syndicat intercommunal en charge de la gestion du bassin versant du Garon) s’est associé à cette démarche en apportant un soutien financier à la mise en place de ces essais. « La SICOLY et le SMAGGA ont un objectif commun, à savoir maintenir l’agriculture sur le territoire du bassin versant tout en préservant la qualité de notre environnement. Travailler ensemble est un symbole fort », ont indiqué de conserve Patrick Reynard et Paul Minssieux, présidents de leur structure respective, lors d’une visite dans les locaux de la coopérative jeudi 1er septembre 2016. « Lorsque la SICOLY nous a proposé de participer à ce projet, nous n’avons pas hésité une seconde car ces tests contribuent à préserver la qualité de l’eau de nos rivières en utilisant des méthodes alternatives aux pesticides et aussi parce qu’ils se traduisent concrètement en apportant des financements – 2500 euros d’aides pour un coût global de 13 000 euros - à des actions menées sur le terrain, sur les exploitations de notre territoire », poursuit le Président du SMAGGA.
Une micro-guêpe pour combattre la mouche
Les essais menés par Biobest ont débuté en 2015 et se sont prolongés en 2016. Ceux-ci ont consisté à introduire dans des parcelles plein champ (cerises et myrtilles), ainsi que dans des serres (framboises) des insectes parasites ayant la capacité de réguler les colonies de mouches asiatiques, comme chez Cédric Brosse arboriculteur à Soucieu-en-Jarrest. « La micro-guêpe Trichopria s’attaque à la pupe (stade intermédiaire entre l’asticot et la mouche adulte) de Drosophila Suzukii. Ce parasitoïde permet de réduire la prolifération de l’insecte. Sous les tunnels de framboises, son introduction en 2015 a permis de réduire de moitié les fruits infectés », précise Julien Vendeville, responsable de la recherche et du développement chez Biobest. « Nous poursuivons ces essais en 2016 afin de mieux définir si l’augmentation de la population de micro guêpes permet réellement de réguler Drosophila Suzukii », poursuit-il.
Poursuite des tests en 2017
A l’échelle locale comme à l’échelle internationale, la communauté scientifique se mobilise. En 8 ans, les connaissances sur l’insecte ont énormément progressé. « Nous testons déjà concrètement plusieurs méthodes de lutte dont le piégeage massif des individus, l’introduction d’insectes parasitoïdes, mais aussi la pose de filets sur les serres. A terme une voie de lutte possible pourrait être de lâcher des individus capables de perturber la descendance des populations… Associer toutes ces différentes méthodes de lutte est une piste qui pourrait donner des résultats, il y a urgence… », souligne Philippe Massardier.
Solidaire des agriculteurs, le SMAGGA souhaite prolonger son partenariat avec la SICOLY en 2017 afin de poursuivre les campagnes de tests qui permettront de développer des nouvelles techniques à la fois efficaces et respectueuses de l’environnement.
Financement des actions "animation du volet de réduction des pollutions agricoles" :
- Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse : 9 000 €
- Région Auvergne Rhône-Alpes : 5 400 €